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Les piqueuses de zourite: Un métier au rythme des marrées


Rodrigues

 

Lorsque la marée découvre le lagon de son eau turquoise, les piqueuses de zourite - chasseuses de poulpe - se précipitent à leur terrain de jeu disponible au rythme des marées. Elles se coiffent d’un chapeau, s’arment d’une pique et commencent une partie de cache-cache avec ce céphalopode tant prisé.

Le poulpe appelé zourite en créole, trouve refuge à basse marée dans les fosses du corail, mais il échappe rarement à l’œil aguerri de ces bonnes dames qui guettent le moindre indice les mettant sur la voie de sa cachette. Une fois le poulpe repéré, il est piqué, achevé puis enfilé dans une corde. Il est ensuite lavé à l’eau de mer puis séché sur des étendoirs qui animent le décor sous le vent et le soleil de l'île.

Le rougaille zourite sec est l’un des plats typiques, un vrai régal !

L’île de Rodrigues ou la cendrillon des Mascareignes est une petite terre perdue au sein d’un lagon deux fois plus grand qu’elle, mais qui malgré son extension à perte de vue, n’offre plus les ressources nécessaires à la consommation de l’île et de sa sœur Maurice. En effet, cette activité n’est pas sans conséquence, car en cherchant ce trésor peu lucratif les piqueuses parcourent plusieurs kilomètres à pied, provoquant une vraie catastrophe écologique : elles piétinent le corail et contrarient la reproduction de la zourite qui a longtemps souffert de la surpêche.

En 2012, après un long travail de préparation et sensibilisation, un projet de loi a vu le jour. Depuis, l’ourite rodriguais ne passe plus à la casserole pendant 2 mois durant grâce à la fermeture saisonnière de la pêche. La production annuelle repart alors de bon pied, et les piqueuses de zourite comprennent que protéger cette espèce c’est préserver ce métier typique de la belle délaissée, Rodrigues.

Babouches & Sac à dos

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